Ronny Delrue

 SUR LA PEINTURE

 Jeudi 15/01 et jeudi 22/01 : 2 soirées-promenade en compagnie de Ronny Delrue, drink et discussions

Du 16/01 au 21/01 : visite sur rendez-vous : info@ete78.com

Quelques toiles et dessins de Ronny Delrue sont accrochés aux murs de l’Eté 78 pour une ballade, en sa compagnie, au cœur de la peinture.

C’est une promenade un peu similaire que nous avons eu la chance de vivre, durant l’été 2014, dans son atelier gantois. Ronny préparait alors son exposition au CIAP à Hasselt (décembre 2014). Sept nouvelles toiles, « Karl », étaient posées contre les murs. Prêtes à partir, fraichement achevées, elles semblaient nous observer, nous questionner. « Karl » nous renvoyait nos questions, scrutaient nos commentaires, nos pensées, notre réception et nos réactions. La peinture et la pensée ne faisaient plus qu’un.  Nos pensées, nos questions mais aussi, et surtout, celles du peintre. Des questions de tous les jours, philosophiques, sur nos perceptions, nos confusions. Des questions relatives à la peinture elle-même.

C’est là qu’est née l’idée de réaliser une nouvelle ballade au travers de cette forêt de questions : Qu’est-ce que la liberté dans la peinture ? Qu’est ce qui alimente  ce geste de peindre ? Quand le tableau est-il terminé ? D’où vient cette lumière dans les tableaux ? Ce découpage, ces couches peintes et effacées, ces couleurs et absences de couleur ?  Comment réagissons-nous ? Et le peintre ?

Chacun de nous peut librement plonger au sein de ses tableaux et réagir en fonction de notre vécu, de nos souvenirs, de nos préoccupations et de nos projections.

Lors d’un exposition précédente au Brasseurs à Liège, Ronny Delrue confiait à Dominique Legrand du Soir : « Le paysage est portrait et le portrait paysage. L’effacement d’une image fait apparaitre une nouvelle image, et dans cet intervalle équivoque, ouvert, le spectateur est libre d’injecter ou de projeter de nouveaux contenus ».

Ronny Delrue est préoccupé par ce qui pollue nos esprits, nos paysages réels et mentaux. La confusion de nos pensées.  Le trop plein d’informations et la vacuité, parfois, de celles-ci. Il porte un regard attentif sur l’acte de création. C’est un travailleur remettant encore et encore ses gestes sur le métier.

Il a réalisé de nombreux dessins, des tableaux très noirs, des tableaux lumineux. Petits, grands.  Toujours en phase et en réponses avec ses questionnement philosophiques, ses préoccupations du moment (on pense notamment à ce tableau de l’Enfant Roi, couronné mais fragile et effacé, peut-être en danger).

Le dessin a toujours joué un rôle important dans la vie et l’œuvre de Ronny Delrue. Il a notamment travaillé plusieurs projets dans les soins de santé mentale, notamment montrés au Musée Dr .Guislain.  Ce fut une source d’inspiration importante pour ses propres recherches visuelle sur l’être humain. Qu’est-ce qu’il y a dans nos têtes ? Au travers de ses dessins, l’artiste nous emmène dans un voyage introspectif sobre et apaisant souvent. Ses dessins exigent un regard  attentif : beaucoup de blanc, des couleurs pâles, des portraits sans visage, des espaces, des notes les rendent attractifs et inaccessibles à la fois. Pour certains dessins, on pense à l’écriture automatique, incontrôlée, chère aux surréalistes. Le spectateur se perd dans le temps et dans le mental parfois labyrinthique du sujet. A l’image de sa série « Dagboek notities », les dessins comportent souvent des notes, des annotations, des chiffres, comme un journal de bord mental.

Ronny Delrue:  « I use the diary in an attempt to grasp the moment of time. The frozen images register what percolates into my head. The notes help me to find my way among the memories. Sometimes today wants to correct the images of the past. These traces become visible through new indications of time and place. The diary is a direct record of my thoughts. It often contains preliminary studies for later elaboration”.

A l’image de ce tableau de l’Enfant Roi dont l’image apparait, se montre ou se cache selon notre regard du moment, nous espérons que ces quelques œuvres vous permettront de voir la peinture et le dessin avec un regard différent.

Ronny Delrue est belge, né en 1957, il vit et travaille à Gand. Il est peintre, mais aussi dessinateur, sculpteur, graveur, céramiste. Il a réalisé une thèse de Doctorat (« Het Onbewaakte Moment » : entretiens avec différents artistes à propos du rôle du dessin, du rôle de « l’incontrôlé » menant à une réflexion sur sa démarche d’artiste) publiée par le Fonds Mercator.  Il a voyagé plusieurs fois en Chine. Il est Professeur à Sint-Lucas, à Gand. Il est représenté par la galerie Jacques Cerami à Charleroi.

 

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