Florian Kiniques: "Out of Office…"
Jeudi 12/01 de 18h à 21h: Vernissage ouvert sans rendez-vous;
Samedi 14/01 de 14h à 17h30: ouvert sans rendez-vous;
Samedi 21/01 de 14h à 17h30: ouvert sans rendez-vous
D’une carte postale, trouvée sur un marché, représentant une statue de J.J De Braekeleer, “L’Attente”, Florian Kiniques nous emmène avec lui à la recherche de cette statue.Il abordera et questionnera, dès lors et notamment, le champ de l’écriture poétique, celui de la fiction, et le champ de l’écriture administrative. Une enquête réelle et fictionnelle impliquant différents intervenants du monde de l’art ou non.
photos: copyright KiK-IRPA, Bruxelles: www.kikirpa.be
Florian Kiniques a découvert l’Eté 78 en avril 2014, au travers d’une interview-vidéo réalisée par Flux News à l’occasion de la première édition des « 3 Collectionneurs, autrement ». Nous y présentions des pièces issues des collections de Herman Daled, Marc Remacle et Christophe Veys. Depuis, nous avons déjà pu collaborer deux fois avec Florian puisqu’il était le curateur de l’exposition consacrée à Virginia Woolf (octobre 2015) et co-curateur de celle consacrée à Flann O’Brian (octobre 2016).
Cette fois, c’est en temps que plasticien que nous l’avons invité pour cette exposition personnelle. Sa pratique, cette exposition et la préparation de celle-ci font montre d’une vraie cohérence et accueillent de nombreux points d’intersection que nous allons tenter d’explorer au long de cette courte présentation, aux travers de quelques mots clés évoqués par Florian Kiniques lui-même : les rencontres, l’absence/la présence, cacher/montrer, le temps.
Les rencontres : le travail de Florian ne s’attache pas tant à la représentation et la monstration d’un objet qu’aux rencontres et liens que ses expériences entrainent. Le cheminement, les possibles créés, les rencontres, les dialogues oraux ou écrits alimentent sa création, au finale plastique. Pour cette exposition, nous attirons l’attention sur les gens rencontrés lors de la recherche de cette statue « L’Attente » de J.J De Braekeleer découverte sur une carte postale. Quête d’une statue qui amènera l’artiste à interroger oralement les gardiens des Musées Royaux des Beaux-Arts à Bruxelles, interroger par téléphone la conservatrice du musée, interroger par écrit le musée mais aussi ouvrir de nouvelles voies notamment au travers de l’Eté 78. Nous nous sommes rencontrés, formellement, 5 fois en 18 mois, pour préparer et agencer cette exposition. De nombreux échanges par mails ont également alimenté chaque étape du parcours de l’artiste. Ce cheminement, jamais terminé, est construit d’étapes qui comptent autant que le but final de l’artiste. La quête de la statue et la rencontre physique avec celle-ci ouvrent de nombreuses pistes et déclenchent des actions concrètes tant pour l’artiste que pour les personnes rencontrées que pour les spectateurs de son œuvre.
L’absence et la présence : la statue est absente. Elle se trouve dans les réserves des Musées Royaux des Beaux-Arts. A ce jour, début janvier, nous n’avons pas reçu de réponse ou même d’accusé de réception à notre demande de prêt. A moins que ? Un doute pourrait subsister après l’écriture de ces lignes.
La statue est finalement présente. L’artiste a fait œuvre.
Le spectateur est amené à prendre le temps de reconstituer le cheminement, d’associer des éléments, de deviner. Nous pouvons, comme spectateur, questionner le rôle du musée, nous associer à cette quête de l’objet du désir, nous poser des questions sur le statut de l’œuvre finale (et, ou originelle) elle-même.
Cacher et montrer : parmi les différentes strates du travail exposé, la notion de « montrer en cachant » ou « montrer en dévoilant » nous apparaît comme intéressante. Notre époque nous permet d’accéder à tout en très peu de temps. Tout est visible, de manière frontale, certainement au premier degré, par tous. Florian Kiniques choisit une autre voie. Plus poétique, plus lente, moins immédiate. Les mots cachent la sculpture et la dévoile en même temps, la statue est absente mais tellement présente à qui prend le temps de reconstituer les fragments de la quête. Nous pouvons découvrir ce qui n’est pas visible immédiatement. L’artiste nous transmet sa curiosité grâce à l’emboîtement de ses œuvres. Le rapport à l’écriture est important pour Florian.
Le temps : vous l’aurez compris au travers des quelques lignes précédentes, le rapport au temps est crucial dans ce travail. A l’image du titre de la statue « L’Attente », tout est temps : la quête de l’artiste, toujours en cours, la réalisation de cette exposition et le temps qu’accordera la spectateur à sa découverte, son exploration.
Nous citons l’artiste :
« Je me balade au Musée d’Art Ancien, la carte postale en main. Je parle aux gardiens du patrimoine, à qui je montre cette carte postale et manifeste un désir de (re)trouver l’emplacement de la statue. Il y a un décalage évident entre le souvenir de certains (« proche des escalators »,…) et la réalité du vide qui se présente systématiquement à moi. Petit à petit, je comble (ou reporte) ce vide vers l’écriture ».
Laissons-nous entrainer dans cette quête.
Florian Kiniques est belge, il est né en 1988 et vit à Bruxelles. Son travail associe différentes formes plastiques, mais on y retrouve souvent des mots, du texte, des boîtes, des dias, des objets à manier. Il a exposé en 2016 à la Galerie Détour à Jambes et à la galerie Loods 12 à Wetteren. Plus d’information sur www.floriankiniques.com